Tiohtià:ke (Montréal, territoire traditionnel non cédé des Kanien’keha:ka (Mohawks) ), 9 janvier 2022 – Des travailleuses du sexe militantes au Comité autonome du travail du sexe (CATS) dénoncent les impacts délétères du couvre-feu sur leurs conditions de travail et de vie. Après 21 mois de pandémie, elles craignent que cette mesure accentue la répression à leur égard et crée davantage de précarité économique et de violence. Elles revendiquent plutôt la décriminalisation complète de leur travail, afin de pouvoir mettre en place des stratégies pour réduire les risques de propagation du virus efficacement.
Une mesure qui accentue la précarité et la violence
Suite à l’annonce du couvre-feu le 30 décembre dernier, plusieurs travailleuses du sexe se demandent comment elles vont faire pour travailler et payer les factures. C’est le cas d’une militante du CATS qui travaille dans un salon de massage: «Les heures d’ouverture ont été réduites, ce qui fait qu’il y a moins de clients et moins de plages horaires pour travailler. On est conscientes de l’ampleur de la crise, mais en bout de ligne, on a encore un loyer à payer!» Cette dernière dénonce que plusieurs TDS n’ont pas eu accès aux aides financières d’urgence telle que la PCU et la PCRE depuis le début de la pandémie, dû à la criminalisation de leur travail. «Des mesures comme le couvre-feu, ça accentue la répression policière à notre égard, surtout pour celles qui travaillent à l’extérieur», dénonce une autre militante. «Il y a aussi des TDS qui vont avoir peur de fuire des situations de violence si elles sont avec un client après le couvre-feu!» rappelle-t-elle.
Des droits pour lutter contre la pandémie
Ces dernières revendiquent la décriminalisation immédiate et complète de leur travail, ce qui permettrait de mettre en place des stratégies pour préserver leur santé au travail et limiter les risques de contamination. «Les travailleuses du sexe ont mis en place toutes sortes de mesures depuis le début de la pandémie pour s’assurer de réduire les risques de transmission du virus. Mais tu ne peux pas faire grand-chose si ton employeur s’en fout de la COVID et fait comme si de rien n’était. Parce que si tu dénonces, tu vas perdre ton travail, ou pire, ton milieu de travail va fermer», déplore cette militante. «La décriminalisation nous permettrait d’avoir accès aux droits du travail. Ça ferait en sorte que nos milieux de travail recevoivent des recommandations de la part de la santé publique comme dans les autres industries et qu’on puisse dénoncer nos employeur.euses quand iels ne s’y plient pas, comme c’est le cas en Nouvelle-Zélande où le travail du sexe est décriminalisé!» renchérit sa collègue.
Rappelons qu’un collectif de spécialistes universitaires dénonçait en début de semaine que Québec n’ait commandé aucune étude sur l’efficacité du couvre-feu de l’année dernière. Ces derniers soulèvent également les conséquences de cette mesure sur la santé mentale de la population en général et les risques pour la sécurité des femmes, personnes migrantes, itinérantes, racisées, travailleur.euses du sexe et utilisatrice de drogues.
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Pour plus d’informations:
Comité Autonome du travail du sexe
438-998-0129
cats-swac-mtl.org
Pour assurer la sécurité des membres du comité, les entrevues se feront de manière anonyme.
Tiohtià:ke (territorio indigeno Mohawk), 9 de enero del 2022 – Activistas trabajadoras del sexo en el Comité autonome du travail du sexe (CATS) denuncian los impactos del toque de queda sobre sus condiciones laborales y vidas. Ya pasaron 21 meses de pandemia y siguen temiendo la represión en sus vidas por esta medida, acentuando precariedades y violencias. Reivindican la descriminalización entera de su trabajo para implementar estrategias adecuadas reduciendo los riesgos en la propagación del virus.
La precariedad y la violencia por esta medida
El anuncio del toque de queda el 30 de diciembre hizo que se preguntaran mucho sobre las capacidades de trabajar y pagar sus cuentas. Es el caso de una activista del CATS trabajando en un salón de masajes : « Las horas de apertura fueron cortadas, hay menos clientes y los horarios están reducidos. Estamos conscientes de hay crisis, pero aun debemos pagar alquiler!» Denuncia también el inacceso a las medidas de ayudas económicas, el PCU y el PCRE, por la criminalización de este estatus laboral. «Medidas como el toque de queda aumenta la represión policial», denuncio otra activista. «Habrán otras trabajadoras del sexo que viven con temor de huir situaciones violentas con clientes pasando el toque de queda!»
Derechos para luchar contra la pandemia
Ellas reivindican la descriminalización inmediata y completa de su trabajo. Permitirá de implementar estrategias por la salud en el trabajo, limitar los riesgos de contaminación. «Desde que comenzó la pandemia, trabajadoras del sexo han hecho multitudes de cosas para disminuir los riesgos de transmisión del virus. No tienes muchas opciones si tu empleador no le importa el COVID y hace como si nada. Si denuncias, pierdes tu empleo o cierran.» deplora la activista. «La descriminalización permitiría tener derechos laborales. Podríamos recibir recomendaciones de salud publica, tal como las otras industrias y, ademas, podemos denunciar los empleadores que no se conforman, un ejemplo de esta descriminalización es en Nueva Zelanda!» agrego una colega.
Esta semana, un colectivo de especialistas universitarias denunciaron las consecuencias sobre la salud mental de la gente y los riesgos de seguridad para las mujeres, las migrantes, las que viven sin hogar, las comunidades de color negras e indigenas, trabajadoras del sexo y mas.
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Para mas información
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Para garantizar la seguridad de los miembros del comité, las entrevistas se realizarán de forma anónima.