Ce texte a été écrit à l’été 2022 et distribué lors de la journée communautaire de la Pride le 5 août ainsi qu’au Salon du livre Anarchiste le 6 août alors que se terminait la Conférence internationale sur le SIDA qui avait lieu à Montréal.
Parmi les attaques moralistes dont fait régulièrement l’objet la Pride – et ce, même à l’intérieur de nos communautés – un reproche en particulier semble indéboulonnable: la Pride serait décidément un événement trop sexuel. En effet, des tenues fétiches aux défilés drag en passant par les démonstrations d’affection physique en public, les queers exhiberaient une sexualité trop présente, trop criarde, trop vulgaire, trop dérangeante. La Pride serait cet espace d’hypersexualisation des corps, et celleux qui y participent seraient d’invétéré.e.s baiseur.euse.s sans dignité.
À la fois cette critique révèle les biais de celleux qui la formulent : dans une perspective cishétéro et bourgeoise, le sexe est privé; il se pratique au sein de la chambre à coucher bien à l’abri du regard public. Mais d’un autre côté, elle permet de révéler la place importante que revêt le sexe dans nos communautés. Si cette critique rate la dimension politique du sexe, elle a quand même raison sur une chose : la Pride, et les communautés queers ont mis la sexualité au coeur de leur agenda politique. Et c’est tant mieux.
C’est à partir de ce constat qu’on peut poser la question de la place des travailleur.euse.s du sexe (TDS) au sein des revendications queers et des espaces comme la Pride. Si les queers ont de fait été associé.e.s à un mouvement de libération, de reconnaissance des minorités sexuelles, qu’en est-il de la place des TDS? Si le sexe est si présent dans nos communautés, et de manière bien plus profonde qu’un simple «sexe de fête», comment celleux qui le pratiquent au quotidien, celleux qui en sont expert.e.s, les TDS, s’articulent au projet de libération queer? Nous, en tant que militantes du Comité Autonome du travail du sexe (CATS), prenons l’occasion de cette Pride 2022 pour rappeler à nos adelphes queers quelques pistes de solidarité entre nos groupes, et la nécessité d’une position politique en faveur de la décriminalisation du travail du sexe dans les manifestations queers telles que la Pride.
Les queers et les TDS partagent une mémoire collective de lutte. La Pride et son défilé dans la rue, célébrant toutes les minorités de genre et sexuelles, se déroule chaque année en hommage aux émeutes de Stonewall qui ont eu lieu en juin 1969. Sans refaire le récit de cette histoire devenue ultra célèbre (peut-être même trop, au point d’en faire l’année 0 du mouvement des droits homosexuels), il est important de rappeler que les TDS occupaient une place centrale dans les communautés sexuelles dites «déviantes», précisément celles qui fréquentaient le Stonewall Inn. En effet, la survie de beaucoup de personnes queers et trans reposaient sur le travail du sexe. Surtout, les émeutes de Stonewall ont été particulièrement marquantes en ce qu’elles ont instauré un rapport de force avec la police. C’est précisément grâce à celleux qui étaient le plus exposé.e.s à la violence des forces de l’ordre que cette rébellion a pu avoir lieu avec tant de force. En première ligne de la criminalisation policière systémique on comptait donc les homosexuel.le.s, les trans, les queers et les putes. Tout ce petit monde était mélangé dans des espaces souterrains et nocturnes des métropoles, à créait des contre-cultures et construisait des économies parallèles. Vendre des services sexuels constituait donc la base de l’existence d’un paquet d’individus. Il ne s’agit pas de dire que toutes les minorités sexuelles faisaient du travail du sexe, ni que les TDS constituaient un groupe homogène et fixe faisant front aux côtés d’autres minorités. Plutôt, nous voudrions souligner le caractère transversal du travail du sexe dans ces espaces. Et surtout, les descentes régulières de policiers traitaient, en même temps et sous le même rapport que les queers, les corps des TDS comme des corps sales et indésirables. Le fait que ces corps évoluaient dans les mêmes espaces, créaient des affinités et résistaient ensemble, est loin d’être une coïncidence.
Cette histoire commune de criminalisation continue aujourd’hui; dans le monde, 72 pays criminalisent l’homosexualité, tandis que la majorité des pays du monde n’ont pas encore décriminalisé le travail du sexe (à l’exception de la Nouvelle-Zélande, de la Belgique et d’une partie de l’Australie).
En d’autres termes, les TDS comme les autres dissident.e.s de l’ordre cishétéropatriarcal, ont subi et subissent encore la violence étatique de la police.
Autre point important, le traitement homophobe de la crise du SIDA durant les années 80-90 a donné naissance à une image pathologisée des hommes gais, les présentant comme des vaisseaux de la maladie, des corps infectieux dont la sexualité était par nature dangereuse. De la même manière, nos corps sont vus comme des espaces sales et dangereux, dont seules les politiques les plus hygiénistes pourraient venir à bout. Ainsi, un des modèles de «gestion» de la prostitution, appelé réglementariste, vise à réglementer politiquement l’exercice du travail sexuel par un contrôle sanitaire soutenu. Cela ne fait que nourrir cette représentation d’un corps dégradé et malsain. Comme les hommes gais pendant la crise du SIDA, nous sommes aussi ramené.e.s sans cesse à l’idée d’une absence de «pureté» dans nos pratiques, et nos identités constituent en soi un constant danger sanitaire et social. Aujourd’hui, de récentes études ont montré qu’une proportion non négligeable de femmes trans, complètement délaissées des statistiques jusqu’alors, étaient touchées par le SIDA, mais ne bénéficiaient que de peu de soin. Certains pays n’ont d’ailleurs tout simplement pas accès aux traitements les plus récents. Dans d’autres cas, elles doivent choisir entre leur hormonothérapie et le traitement VIH, car les deux sont incompatibles.
La question de la santé et de la vulnérabilité lie donc à la fois les communautés queers et TDS depuis les années 1980 (et encore une fois, ces communautés n’étaient même pas séparées comme deux groupes distincts).
Enfin, si depuis quelques années la Pride devient un événement de plus en plus connu, le prix de cette «mainstreamisation» est lourd. En effet, peu se rappellent la Pride comme un moment de célébration de la force queer et des TDS anticapitalistes, crachant et se rebellant contre la police et l’ordre social normé. La célébration de la diversité sexuelle comme un projet politique révolutionnaire s’est peu à peu transformée en une procédure d’institutionnalisation de l’homosexualité sous le paradigme de la tolérance, assortie d’un focus sur l’intégration voire l’assimilation des hommes cis gais au système cishétérocapitaliste. La question du mariage gai, entre autres, semble avoir pris une place démesurée dans la discussion politique. Comme d’autres, nous pensons que cette quête pour l’égalité est dangereuse à bien des égards; en revendiquant le mariage comme un objet de dignité pour les minorités sexuelles, les normes entre bon et mauvais sexe se cristallisent, et font de nous, les TDS, des sujets au bas de l’échelle. Cela banalise également la putophobie au sein des milieux homosexuels, auparavant alliés de nos luttes. Si le mariage devient la promesse d’une dignité politique, qu’en est-il de celleux qui continuent de troubler cette institution, les TDS en premier lieu? Maintenant, s’il s’agit d’être en couple, d’avoir un.e enfant adopté.e et une maison à crédit sur deux générations, en quoi diffère-t-on des aspirations d’une société capitaliste basée sur l’exploitation des plus faibles? Ainsi, les queers, en tant que force critique politique de la binarité, et en tant que cible de l’État, doivent se désolidariser de ce tournant politique qui exclut de fait les TDS, les trans et toustes celleux qui s’éloignent du projet d’intégration et d’assimilation. D’ailleurs, le mot «gai» s’est progressivement substitué à celui de queer, et les images qui promeuvent les Pride à l’échelle internationale sont pleines de corps d’hommes cis gais, minces, valides et blancs. Notre projet est plus radical que cela, et il suffit de rouvrir l’histoire de Stonewall pour s’en rappeler.
Si historiquement il existe des liens évidents entre les queers et le travail du sexe, il demeure intéressant de se demander pourquoi les queers, aujourd’hui, pratiquent le travail sexuel. Plusieurs raisons existent, et la liste est loin d’être exhaustive :
Si le mouvement LG4 a mis en avant la revendication pour le mariage pour toustes dans les dernières décennies, force est de constater que ces revendications ont davantage servi les intérêts de la classe moyenne et les mieux nanti.e.s que ceux des queers pauvres, davantage touché.e.s par la discrimination à l’embauche et le profilage. On peut entre autres penser aux personnes trans qui ne bénéficient pas du passing. Comme l’énonce Peter Drucker, si l’accès au mariage peut apporter des bénéfices matériels à la classe moyenne, «pour ceux qui dépendent le plus de l’État providence dans des pays comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, la reconnaissance légale de ces unions peut conduire à des suppressions de prestations»5. Le fait de s’intégrer aux institutions capitalistes et hétéropatriarcales comme le mariage a donc été vivement critiqué par le mouvement queer, notamment quant à l’ampleur des ressources investies dans de telles campagnes.
Il faut rappeler que la famille, en tant qu’institution, est un lieu d’accumulation capitaliste. Plus précisément, il s’agit d’un des lieux de la reproduction de la force de travail. Quand nous parlons du travail reproductif, il ne s’agit pas uniquement de la reproduction biologique. On y compte également l’ensemble des tâches nécessaires à concevoir des travailleur.euse.s ayant la capacité physique de travailler (par exemple, cuisiner un repas nutritif). Ce travail repose en grande partie sur sa division genrée au sein de la famille et de la société entière. Ainsi, l’intégration de la binarité de genre fait partie de la discipline capitaliste, transmise par les parents à travers l’éducation et essentielle au processus d’accumulation capitaliste. Encore de nos jours, une part importante de ce travail est accompli gratuitement par les femmes au sein de la famille hétérosexuelle. Et puisque les queers s’écartent des rôles binaires (homme/femme, papa/maman, travailleur.euse productif.ve/reproductif.ve), iels menacent la division genrée du travail et n’en sont que plus exploité.e.s. Comme l’affirme Kay Gabriel, «le capital a “créé des rôles” pour les catégories sociales qu’il abjecte et les utilise comme un levier d’exploitation»6.
Il ne faut donc pas s’étonner si la famille est particulièrement un lieu de violence pour celleux qui ne rentrent pas dans les rangs de la binarité. C’est un de ses rôles de s’assurer que les enfants intègrent la structure genrée capitaliste afin de pouvoir la reproduire à leur tour. Même les familles homoparentales ne sont tolérées qu’à la seule condition de ne pas remettre en question cet état de fait. Même si leurs droits se sont considérablement améliorés ces dernières années, les attentes sociales ne changent pas à leur égard ; il est important que les enfants issus de ces unions ne dérogent pas de la norme hétéro et intègrent bien la structure de genre.
Selon Peter Drucker, la tolérance accordée aux gais et lesbiennes dans les années 70-80 n’a été possible qu’en réprimant les dissident.e.s du genre au sein de leurs propres rangs.7 Cela a permis à une certaine classe de bénéficier du développement d’une économie marchande gai (et par la suite, de son embourgeoisement). La Société de développement commercial du Village, quartier gai à Montréal, en est un bon exemple.
Ainsi, «les queers deviennent les “dernier.e.s embauché.e.s, premier.e.s licencié.e.s” de la famille… une catégorie facultative de l’armée de réserve de travailleur.euse.s reproductif.ve.s d’une classe ouvrière de plus en plus poussée à se reproduire par elle-même»8. Et dans le contexte d’austérité néolibérale et de la crise de la reproduction sociale dans le Nord globalisé, l’absence de support familial est souvent synonyme d’une grande précarité. Dans les années 60 et 70 dans les pays enrichis, les gais et les lesbiennes ont énormément profité du contexte économique favorable, caractérisé par le plein emploi et une plus grande sécurité d’emploi pour s’émanciper de leur famille. Ce n’est plus le cas à présent. Les multiples coupes dans les services sociaux et la stagnation des salaires ont accentué la dépendance à la famille et précarisé celleux qui en sont exclu.e.s. Pour les personnes trans, les queers pauvres, racisé.e.s, migrant.e.s, handicapé.e.s ou neurodivergent.e.s, le travail du sexe est donc non seulement une stratégie de survie face à la double exclusion de la famille et du marché du travail, mais également un espace d’organisation pour la demande d’amélioration de nos conditions de vies.
En 1989, à l’occasion de la 5e édition de la Conférence internationale sur le SIDA, des militant.e.s séropositif.ve.s montréalais.e.s et leurs camarades d’ACT-UP envahissent le Palais des Congrès. Ces dernier.e.s dénoncent la négligence des gouvernements et demandent l’accès aux traitements expérimentaux ainsi qu’un meilleur financement pour la recherche. Difficile d’imaginer de telles actions en 2022. En effet, la 24e édition de la Conférence internationale sur le SIDA à Montréal à la fin juillet 2022 a montré l’intégration totale des organismes communautaires aux structures institutionnelles. Une trentaine d’années plus tard, la confrontation laisse place à une dynamique de concertation et de lobby.
Les luttes contre le VIH et pour les droits des TDS sont interreliées. Au Canada, le premier groupe de défense de droits des TDS est né durant l’épidémie du VIH. En 1983, à l’initiative de la TDS Peggie Miller, un petit groupe de militant.e.s TDS se réunissent pour fonder la Canadian Organization for the Rights of Prostitutes (CORP), un projet d’organisation politique et de lobbying qui lutte pour des changements légaux dont la décriminalisation. En 1985, dans la perspective de répondre aux besoins fondamentaux des TDS afin qu’iels soient en mesure de consacrer du temps au travail politique, des militant.e.s de la CORP décident de fonder un projet d’entraide que l’on connaîtra sous le nom de Maggie’s, toujours actif à Toronto. L’idée était que les TDS devaient combler leurs besoins de base afin d’être plus à même de s’impliquer. Toutefois, selon Danny Cockerline, militant gai, TDS et séropositif, certain.e.s militant.e.s n’étaient pas convaincu.e.s par cet argument:
[P]lusieurs craignaient de se retrouver avec un autre service social auquel les personnes prostituées s’adresseraient pour obtenir de l’aide plutôt que de se joindre à nous pour constituer un mouvement politique de défense de nos droits.
Ces propos trouvent écho avec ceux de Sarah Schulman, militante d’ACT UP New York et écrivaine, qui questionne aussi l’offre de services des organisations luttant contre le VIH, délaissant de ce fait l’action politique:
La vie m’avait prouvé que les activistes obtenaient des changements politiques, puis que la bureaucratie les mettait en œuvre. À une époque comme la nôtre, dépourvue de réel activisme, il ne restait plus que la bureaucratie.
Les tensions entre prestation de services d’un côté et action politique de l’autre sont encore bien présentes dans nos luttes. Bien que la distribution de préservatifs, les cliniques de santé sexuelle, juridique, etc. améliorent notre santé et notre sécurité, cela ne remplace pas les initiatives de mobilisation et d’action directe. L’histoire nous a prouvé que l’État se réapproprie constamment nos luttes et nos organisations – notamment par le financement – afin de les pacifier. Si plusieurs organismes de défense des droits des TDS sont nés de l’auto-organisation, le financement proposé par le gouvernement s’est cantonné à la question sanitaire, concentrant ainsi l’énergie et les ressources des organismes sur cette seule question.
En tant que TDS queers, cet espace de compromis est à notre avis une grave erreur tactique! Alors que la décriminalisation n’est toujours pas obtenue, de nouvelles maladies et virus viennent bouleverser nos vies et nous précariser. Durant les trois dernières années de pandémie, aucune politique de santé publique gouvernementale ne s’est intéressée à notre sécurité et à notre santé, puisque nous ne sommes pas reconnues comme des travailleur.euse.s. Même dans une situation de crise sanitaire comme la COVID-19 et plus récemment la variole simienne, les services offerts aux TDS, et plus largement aux personnes les plus marginalisées, sont insuffisants. Ce dont nous avons besoin, c’est un revenu de remplacement, au même titre que les travailleur.euse.s «régulier.e.s» : pour freiner la contamination, il faut nous donner les moyens d’arrêter de travailler.
À cause du plus faible nombre de clients disponibles pour les TDS trans, iels sont plus susceptibles d’avoir des conditions de travail précaires et sont mis.e.s à l’écart des meilleures opportunités d’emplois dont jouissent leurs collègues cisgenres. Par exemple, les TDS trans font souvent face à la discrimination en emploi dans les salons de massage, les bordels et les agences d’escortes qui refusent d’engager des femmes trans qui sont alors poussées à travailler dans la rue, puisque c’est la seule option qui s’offre à elles. Elles ont donc des conditions de travail moindre que les TDS qui travaillent à l’intérieur et reçoivent une part disproportionnée du stigma.Également, les lois qui criminalisent le travail du sexe au Canada touchent particulièrement les femmes trans. Celles qui échangent des services sexuels à Montréal sont régulièrement visées par la police – particulièrement celles qui travaillent dans la rue et dans les bars – et sont plus susceptibles de recevoir des accusations en lien avec la prostitution ou d’autres délits comme la possession de drogues.13 En ce sens, l’annulation de la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation au Canada et la décriminalisation complète du travail du sexe doit être au coeur des revendications du mouvement queer. Nous devons multiplier les espaces de solidarité, et ce, au-delà de la représentation ou d’une simple lettre dans un acronyme. Nous voulons accéder aux droits du travail pour avoir la capacité d’auto-organiser nos espaces de travail, d’exiger de nos employeurs un milieu de travail inclusif et sécuritaire, de dénoncer plus facilement les violences, le harcèlement et la discrimination à l’embauche et d’obtenir des compensations en cas de maladie ou de grossesse. Toutefois, les réformes légales ne sauraient à elles seules lutter contre les violences structurelles; nos revendications doivent également se concentrer sur nos conditions matérielles pour nous libérer. Les barrières aux emplois traditionnels, les difficultés d’accès au logement à un prix décent et de taille adéquate, les difficultés d’accès grandissantes à des soins de santé gratuits et universels, à la garde d’enfants, et plus largement, la pauvreté structurelle et les inégalités croissantes, sont tous des facteurs d’augmentation de la violence. Si nous voulons lutter plus largement contre la violence envers les TDS, les queers et les trans en particulier, il faudra réclamer davantage de ressources, de l’argent dans nos poches et un toit pour toustes.
1. Against Equality: Queer Revolution, Not Mere Inclusion, AK Press, 2014.
2. Kay Gabriel. (2022). Le genre, entre stratégie d’accumulation et terrain de lutte, dans Revue Ouvrage, récupéré de https://tinyurl.com/kaygabriel
3. 69,3% des personnes trans qui font du travail du sexe ont eu une mauvais expérience dans le marché de l’emploi traditionnel et que les personnes trans qui subissent des liscenciements transphobes ont trois fois plus de chance de se tourner vers l’industrie du sexe.
Movement Advancement Project and National LGBTQ Workers Center. (August 2018). LGBT People in the Workplace: Demographics, Experiences and Pathways to Equity, récupéré de https://tinyurl.com/lgbtworkers
4. Nous utilisons ici volontairement l’acronyme LG pour signifier que ces revendications reflètent davantage les préoccupations des gais et lesbiennes, principalement de classe moyenne et supérieure, aux dépends notamment des personnes queers et trans. Ainsi, nous tenons ici à réfuter le mythe de l’unité du «mouvement LGBTQ+» pour mieux souligner les contradictions. Voir Peter Drucker. (2014). La fragmentation des identités LGBT à l’époque du néolibéralisme, Revue Période, récupéré de https://tinyurl.com/fragmentationidentites
6. Kay Gabriel. (2022). Le genre: entre stratégie d’accumulation et terrain de luttes, Revue Ouvrage, récupéré de https://tinyurl.com/kaygabriel
7. Peter Drucker. (2014). La fragmentation des identités LGBT à l’époque du néolibéralisme, Revue Période, récupéré de https://tinyurl.com/fragmentationidentites
8. Kay Gabriel. (2022). Le genre: entre stratégie d’accumulation et terrain de luttes, Revue Ouvrage, récupéré de https://tinyurl.com/kaygabriel
9. Acronyme de AIDS Coalition to Unleash Power. La première branche d’ACT UP fut fondé à New York en 1987, avant de devenir un mouvement international. Durant la crise du VIH, ACT UP revendiquait par l’action directe, l’accès pour les personnes séropositives à la recherche et au traitement. La fondation de la branche montréalaise d’ACT UP eut lieu peu de temps après l’action au Palais des Congrès.
10. Gabriel Girard et Alexandre Klein. (2019). Les leçons de la conférence de Montréal de 1989 sur le sida, Le Devoir, récupéré de https://tinyurl.com/conference1989
11. Danny Cockerline. (Hiver 1993-1994). «Whores History: A Decade of Prostitutes Fighting for their Rights in Toronto», Maggie’s Zine, n 1, p. 22-23. Traduit de l’anglais par Sylvie Dupont, dans Luttes XXX, Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe, 2011, Les Éditions du remue-ménage
12. Sarah Schulman. (2018). La gentrification des esprits: témoignage d’un imaginaire perdu. p. 16
13. Nora Butler Burke. (2018). «Double Punishment. Immigration Penality and Migrant Trans Women Who Sell Sex.» dans Red Light Labor. Sex Work Regulation, Agency and Resistance, UBC Press, p.203