Des brumes d'idées

Céleste

Choisir de travailler dans cette industrie m’a principalement apporté un emploi. Je pouvais finalement travailler moins d’heures et gagner beaucoup plus d’argent. Sur cette scène assez marginalisée, un peu à part du reste de la réalité, quelques pensées me sont venues tout au long de mes expériences. Des fois, c’était des apprentissages dont je me souvenais ou de nouvelles perspectives qui m’éclairaient. Alors voici quelques pensées que j’ai notées au fil des dernières années. 

Jesse Dekel

L’espoir est partiellement une ouverture radicale 

En essayant de continuer à vivre dans ce monde pourrissant, je cherche un sens et de l’espoir un peu partout. Des aperçus de cela me sont offerts dans les détails de la vie et chez mes proches. J’en suis venue à croire qu’un sentiment d’espoir peut émerger d’une ouverture radicale face au monde et aux autres qui nous entourent. Si nous pouvons nous décentrer de ce que nous vivons dans l’instant, cela ne peut qu’amener davantage de connexions entre nous. Laisser aller nos biais, la quête de toute une vie, ne peut uniquement qu’amener du bien à soi et aux autres. Être ouvert à recevoir peu importe ce que l’autre présente, sans jugement, peut atténuer une partie de la solitude que nous ressentons tous. L’espoir n’a pas besoin d’être total pour exister. Il peut être vu dans la mince lumière de la possibilité de continuer ou dans l’enchaînement à la continuité. L’ouverture peut nous montrer que rien n’est fini et que tout peut encore survenir.

Le pire et le meilleur de l’humanité s’entremêlent dans ces espaces. 

Comme partout où nous regardons, nous pouvons trouver de la dualité dans notre monde humain et notre imaginaire. Dans cette industrie, où les clients peuvent réaliser leurs fantasmes et combler leurs besoins de connexion et d’intimité, j’ai rencontré les gens les plus incroyables. Des collègues qui rayonnaient sans effort. Leur passion, leur curiosité, leurs mouvements et leur sensibilité étaient si transperçants que je ne pouvais pas détourner le regard. Elles m’ont inspirée à mieux me connaître. J’ai appris plus à propos de l’empathie et de l’accueil de l’autre dans ce domaine que nul part ailleurs. Il y a aussi les pires types de gens dans ces espaces; des abuseurs qui n’ont aucun souci pour les autres. Des gens tellement déconnectés, qu’ils ne font aucun sens à mes yeux. Leurs préoccupations frivoles pour l’argent, les apparences, les normes sociales et leur égo les séparent des autres et façonnent leurs relations interpersonnelles. Les hommes vont faire confiance à d’autres hommes pour l’unique raison qu’ils ont déjà eu des transactions financières réussies entre eux. Ils protègent les leurs. Leurs émotions noires sont tellement nourries par eux-mêmes qu’elles les consument. C’est plus facile de rester aligné avec ces sentiments que d’accepter un tout autre individu avec ses propres vues. Ce fut toujours fascinant et insupportable d’être témoin et de faire partie d’un petit monde régi par l’argent, les addictions et l’hétéronormativité dans lequel l’intimité et les connexions profondes pouvaient s’épanouir quand même.

X-Rated collage Adore Goldman
Collage: Adore Goldman

Protégez votre coeur. 

En apprenant à être là pour soi-même, il faut chercher des moyens de protéger son coeur. N’importe quoi peut prendre la forme d’un soulagement si vous le souhaitez. Peut-être que la première façon que vous avez trouvé pour épargner votre coeur a été la dissociation. Quitter cette réalité pour accéder à un genre de paix au loin. Être ailleurs peut être vital, cela peut vous aider à survivre. Je me suis perdue dans ma cachette et je sens que ce qui peut aider, c’est de revenir à soi-même. Soyez le plus proche de vous que vous pouvez. Connaissez ce qui vous apaise, ce qui vous aide à aller de l’avant.

Avec amour, 

Céleste