Par le Comité autonome du travail du sexe
Au Québec, plusieurs syndicats ont historiquement pris des positions anti-travail du sexe et milité activement pour la criminalisation des clients et des tierces parties. Plutôt que de se solidariser avec d’autres travailleuses en lutte, ces positions ont reconduit un mépris de classe comme quoi nous serions des victimes à sauver plutôt que des travailleuses exploitées, au même titre que les autres syndiqué·e·s.
Dans un système de criminalisation, les arrestations, les évictions, les déportations de nos collègues migrantes, la fermeture de nos espaces de travail et la déresponsabilisation de nos boss à garantir un lieu de travail sécuritaire et inclusif sont tous des moyens pour miner l’organisation des TDS. En tant que travailleuses, nous revendiquons des droits du travail; nous voulons des congés de maladie, de parentalité, des fériés, nous voulons pouvoir dénoncer les abus de nos patrons et clients, et ce, par les mêmes mécanismes dont sont munis les autres travailleuses et travailleuses.
Nous pensons qu’il est nécessaire que les syndicats du Québec revisitent leurs positions sur le travail du sexe. En effet, les positions actuelles de plusieurs syndicats qui opposent travail et exploitation est absurde. Le travail du sexe est de l’exploitation au même titre que tout le travail dans la société capitaliste, et c’est bien en se syndiquant qu’on peut améliorer ses conditions d’exercice.
Les membres du Comité autonome du travail du sexe mènent actuellement une campagne d’organisation au sein des salons de massage et des bars de danseuses. Au cours de la dernière année, le CATS a mené des enquêtes afin d’y documenter les conditions de travail dans ces milieux. En prenant le côté de nos collègues, cette démarche nous a permis de découvrir les moyens de résistance qu’elles mettent en place contre les abus et d’imaginer des stratégies d’offensive collective face à la direction. Cette initiative est une première étape pour l’organisation des travailleuses et nous appelons maintenant à la création de syndicats autonomes dans l’industrie du sexe!
Face à ces tentatives d’organisation et de luttes concrètes dans l’industrie du sexe, l’appui syndical est primordial! La résolution d’appui que nous proposons n’est pas que symbolique. Elle s’inscrit dans une campagne large qui vise à faire adopter des motions similaires dans plusieurs syndicats locaux qui auront la responsabilité de faire remonter ces propositions dans les instances régionales et sectorielles. Nous espérons ainsi opérer un changement de culture syndicale au Québec et pouvoir bénéficier de votre solidarité dans notre propre démarche d’organisation au sein de nos milieux de travail.
Ainsi, on appelle les employé·e·s syndiqué·e·s à amener cette proposition dans les instances syndicales à leur portée. L’exemple de résolution ci-jointe est disponible sur le site web du CATS. Les membres du CATS impliqué.es dans cette campagne sont disponibles pour venir présenter le comité et leur démarche. Vous pouvez nous contacter sur nos plateformes de réseaux sociaux ou à notre adresse courriel: cats.swac.mtl@gmail.com.